Leur fierté pourrait être… les vaches : Si l’Uruguay n’est peuplé que de 3 millions d’habitants, on y compte 6 bovins par personne.
Leur fierté pourrait aussi être le formidable essor de l’huile d’olive locale, dont la fameuse Colinas de Garzon qui commence à jouer dans la cour des grandes sur la scène internationale.
Non, la fierté uruguayenne, c’est incontestablement le tannat. Il faut bien comprendre que dans ce pays, que l’on surnomme aussi « la Toscane d’Amérique du Sud » on roule à côté de kilomètres de vignes délicatement plantées le long de routes qui s’étirent vers l’Est ou l’Ouest…
Si on retrouve beaucoup de cépages européens en Uruguay, le tannat, ce cépage du Madiran, qui vient de tanin en langue d’oc, est devenu la marque de fabrique de ce petit pays coincé entre l’Argentine et le Brésil. Le tannat est en quelque sorte la signature des vins puissants et colorés de ce pays. Pour la petite histoire, c’est un immigrant basque, Pascual Harriague (la majorité des habitants de ce pays sont descendants des européens) qui introduit ce cépage en 1870.
Contrairement aux vins de Madiran, le tannat uruguayen est d’une remarquable finesse. Les viticulteurs l’ont bien compris et lors d’une de mes visites de propriété viticole, à quelques kilomètres de Carmelo dans le Sud du pays, le propriétaire n’avait que le mot « tannat » à la bouche ! Surement en hommage à la France…
Aujourd’hui, les vins uruguayens commencent à tenir une jolie place sur le marché des vins du monde. Il faut dire que l’Uruguay jouit d’un climat et d’un paysage bien spécifiques : ses nuits fraîches et l’influence maritime confèrent une vraie singularité aux vignobles du Sud. Contrairement aux vins de Madiran, le tannat uruguayen est d’une remarquable finesse. Ce sont d’ailleurs principalement les habitants du pays qui en profitent, car seuls 10 % des domaines exportent leurs vins. J’en aurais oublié le principal : les Uruguayens sont parmi les plus gros consommateurs de vin en Amérique latine !