Guillaume Néry, apnéiste star

A découvert. L’apnéiste star nous embarque pour un voyage dans les profondeurs des océans, et se confie sur les grands changements qui lui semblent inéluctables et nécessaires.

L’apnée est devenue un sport tendance voire un mode de vie. Comment l’expliquez-vous ? 

Je suis convaincu que cela correspond au besoin d’une époque : on est dans le siècle de la vitesse, de l’accélération, nous sommes tous connectés numériquement et donc, malheureusement, déconnectés de l’essentiel.

L’apnée est le parfait retour à des choses simples. L’apnée nous oblige à être en tête à tête avec nous-même donc nous reconnecte à une forme de simplicité.

Ce qui est intéressant avec l’apnée c’est que, quel que soit son désir, on est confronté aux contraintes, à l’adaptation de notre corps, c’est une leçon de vie. Et c’est pour cet raison qu’il y a un réel engouement aujourd’hui.

Qu’est-ce qui vous a toujours attiré dans l’apnée? Ces valeurs restent-elles immuables même si ce sport évolue?

Les grands fondements ne changent pas. L’apnée va bien au-delà du sport, c’est une aventure, une exploration. J’aime la simplicité, la recherche de la pureté. C’est un travail de patience, de rigueur et d’écoute de soi.

C’est paradoxal, mais pour être performant, il ne faut rien faire, être le plus détendu possible. C’est un sport qui est fantastique pour se reconnecter à soi-même, parce que l’eau, qui enveloppe, permet de couper la mécanique habituelle des sens. On se retrouve isolé par cette masse d’eau qui nous oblige à nous retrouver dans un moment de calme intérieur. On est obligé de se retrouver avec soi-même. Un peu prisonnier de son propre corps. Quand on accepte cela on est dans la conscience de son corps.

Aujourd’hui, votre quotidien s’élargit à la lutte pour la préservation des océans et du milieu marin, quels sont les enjeux ? Et comment expliquez-vous que la prise de conscience soit aussi balbutiante?

La problématique est globale. Tout est interconnecté. Je vis de grands changements à titre personnel dans ce combat : ne plus prendre l’avion en France et en Europe, limiter mes déplacements, ne plus manger de mammifères ou de poisson, arrêter d’utiliser du plastique. Je questionne tous mes actes. Cela me permet de gagner en cohérence : je ne peux pas parcourir le monde en long en large et en travers et prôner un message de sobriété.

Vos vidéos réalisent des scores incroyables comme One breath around the world, sur internet et séduisent des stars internationales. Qu’est-ce que cela vous inspire?  

La base de mon inspiration est d’amener les mouvements terrestres, aériens, tout ce que l’on a appris dans notre quotidien de terrien, en le remplissant d’eau… S’inspirer de ce que l’on fait sur terre, avoir des actions terrestres libérées de la gravité. Se laisser inspirer par des endroits inspirants et insolites. One breath around the world explore des lieux insolites spectaculaires, esthétiques, c’était la racine du projet. C’est aussi un voyage sous-marin. Une odyssée. Une traversée des mondes.

Vous êtes soutenu par une marque mythique, Panerai, que vous apporte-t-elle? 

C’est un partenariat qui a du sens pour moi. Je ne veux pas m’associer avec n’importe qui. Je suis à la recherche de marques qui s’associent à mon image sincère. Je partage avec Panerai une histoire commune, cet amour de l’exploration, de l’inconnu, cet amour de la Méditerranée. J’aime le fait qu’ils s’inscrivent sur le long terme, j’aime l’esthétisme de leurs produits. Panerai correspond à ce que je suis.

Est-ce qu’il vous arrive de retenir votre souffle ailleurs que sous l’eau?

Oui, tout simplement pour m’entraîner. Car je veux garder le monde aquatique pour des sensations plus agréables. Je fais des exercices d’apnée statique chez moi.

Dans des moments de méditation, je vais pouvoir retenir mon souffle, ce moment suspendu me permet de calmer encore plus ma pensée. La suspension du souffle m’oblige à calmer mon mental.