Quiétude liquide

A 2 heures de Paris, il est un joli village paisible, Villequier, qui travaille mon imaginaire depuis bien longtemps. Villequier, tristement connu pour avoir été le théâtre d’un drame, celui de la mort de Léopoldine, la fille de Victor Hugo. 

A quelques pas de la maison de famille dédiée au poète, l’ancien hôtel du village, transformé en pub puis en maison, a été racheté par Jeanne et Simon, jeune couple bobo aussi sympa qu’attachant. Originaire de Villequier, Jeanne a entrepris il y a quelques années de rafraichir cette bâtisse pour lui faire prendre la diagonale du cosy, grâce à des camaïeux de bleus et de vert Farrow & Ball comme je les aime, des coussins moelleux XXL, ou des meubles de brocante chinés et puis revisités. Le sens du détail cher à Nabokov, prend ici tout son sens.

Devant nous, l’eau glisse de façon exponentielle, la Seine est pleine, belle et insolente de beauté. Elle semble trouer le paysage pour se frayer un chemin, sinueux, jusqu’à la mer. J’avais oublié à quel point la vision de l’eau apaise le corps et l’esprit.

On se sent bien dans cette maison douce. Que ce soit en se régalant du petit déjeuner face à l’eau, ou en sirotant un verre de vin au bar, volontairement conservé dans son jus.

Quand on apprend que Guillaume Appolinaire et Marie Laurencin séjournaient ici, en toute discrétion, pour assouvir leur passion, la boucle est bouclée.