D’où est née votre passion du voyage ?
Après une enfance et adolescence très classique, mon premier grand voyage fut avec 3 amis, à l’âge de 18 ans, en Inde et au Népal. Un choc, une révélation, qui m’inocula clairement le virus du voyage.
Alors pourquoi vos guides dits “secrets et insolites” ?
A la fois car quand j’habite quelque part, cela me permet de (re)découvrir les petits recoins cachés de la ville, où seuls certains habitants initiés se rendent.
Et en tant que touriste, avec la démocratisation du voyage, on se rend compte qu’il y a de plus en plus de touristes partout. Et la différence entre visiter la basilique San Marco avec des hordes de touristes ou tout seul est abyssale. Le guide “Venise insolite et secrète” révèle par exemple le secret qui permet de visiter San Marco sans aucun touriste… Ce qui change totalement l’expérience, évidemment.
La difficulté c’est de trouver les bons auteurs, quelle est votre recette magique ?
En effet, avec l’expérience, je me rends compte très vite (un essai d’écriture et une liste potentielle de lieux secrets) si l’auteur va faire l’affaire. Et c’est rarement le cas. Cela peut prendre plusieurs années pour trouver la perle rare. Nous avons ainsi mis 5 ans avant de trouver un excellent auteur à New York.
Quels sont les guides qui vous ont le plus marqué ?
Venise, car j’y ai habité 7 ans, que j’ai coécrit et qul a gagné le prix de meilleur guide de voyage de l’année aux USA à sa sortie.
Naples car cette ville méconnue, au patrimoine culturel et historique inestimable, est en train de s’ouvrir progressivement.
Plus étonnant, vos livres de photos, loin du « mainstream » ambiant, quelle est votre cible, et diriez-vous que les français sont friands de livres aussi originaux ?
Oui, c’est presque une mode quasi mondiale, appelée “urbex” (ndlr : urban exploration). Je pense qu’elle parle à tous ceux qui sont un peu nostalgiques de la grandeur passée de leur pays, surtout en ce moment, à l’heure de la mondialisation et du rééquilibrage des flux vers l’Asie, notamment.
Vous habitez Rio, pour quelle raison ?
Une double raison personnelle et professionnelle : allier plaisir et travail.
Car Rio est une ville merveilleuse où habiter : le climat chaud toute l’année (ou presque), la plage (et la forêt vierge) au coeur de la ville et la joie de vivre des Brésiliens.
Le Brésil est aussi un immense marché encore peu exploré pour les guides de voyage. Et il est une excellente base pour développer nos activités dans l’ensemble de l’Amérique Latine.
A 45 ans, quel est le « next step » pour vous ? continuer à voyager de façon un peu « frénétique » ou prendre le temps ?
Se poser un peu plus en effet : trouver peut-être une maison de famille à acheter mais sans arrêter de voyager, qui reste un vrai plaisir.
Votre plus beau voyage ?
Plusieurs : un trek dans le massif des Ruwenzori en Ouganda, un autre trek dans la Chapada Diamantina au Brésil, le nord Brésilien, Palau en Micronésie, l’ile de Pâques, l’Amazonie.
L’objet que vous fourrez toujours dans votre valise ?
Un livre et des espadrilles.